MIDIS DE CLAUDEL

Mr Marchoud, militaire

Par OLIVIER CHANU, publié le vendredi 16 mai 2025 15:45 - Mis à jour le vendredi 16 mai 2025 15:46
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Au départ, Mr Marchoud ne se destinait pas à devenir militaire. 

Après le collège, à Lagnieu, il a fait des études au Lycée d’Ambérieu et a obtenu, ensuite, un BTS commerce international. Il s’est rendu compte que cela ne correspondait pas à ses attentes. Il souhaitait aider les autres mais aussi pratiquer davantage le sport.  Il s’est orienté vers l’Armée de Terre.

Cela fait maintenant 20 ans qu’il s’est engagé. Il a commencé comme militaire de 2 nde classe. Récemment, il vient de passer du grade de sergent-chef à celui d’adjudant : il appartient à la catégorie des sous-officiers. Il peut atteindre le grade le plus élevé des sous-officiers, celui de major avant d’arrêter sa carrière. Il faut, en moyenne, 4 ans pour passer d’un grade à un autre. Mais la réussite à des examens permet d’accélérer la progression.

Il y a environ 200 000 militaires professionnels (hommes et femmes) dont 3 300 sont basés à différents endroits de la planète : dans les territoires d’Outre-Mer (ex : la Réunion), dans les ambassades françaises à l’étranger…

A côté des militaires professionnels, s' ajoutent 41 000 réservistes. Ce sont des personnes qui viennent les aider dans certaines missions (ex : la protection de lieux dans le cadre des opérations Vigipirate).

Il existe plus de 400 métiers à l’armée : on peut être aussi bien boulanger, conducteur de char, informaticien… Mr Marchoud s’est spécialisé dans un premier temps dans les combats en engin blindé puis dans les transmissions et maintenant dans la logistique. Il s’occupe également de former les infirmiers et médecins militaires : par la pratique d’exercices physiques, par des entraînements au tir et au combat.

L’entraînement se fait avec tout l’équipement : casque, gilet pare-balles, armes… Le poids moyen tourne autour de 30 Kg.

Mr Marchoud fait environ 2 h de sport / jour : de la course, du cross fit, de l’escalade, de la natation… 

Les militaires sont évalués chaque année par rapport à leurs conditions physiques.

Mr Marchoud est basé à La Valbonne et appartient au 1 er Régiment de Spahis. Il a servi au Kosovo, en Côte d’Ivoire, au Mali et au Tchad. Ces interventions étaient soit dans le cadre de missions liées à l’ONU pour le maintien de la paix soit dans le cadre d’engagements pris par la France.

Il a eu besoin d’utiliser l’anglais au Kosovo pour communiquer avec la population et avec les militaires venant d’autres pays.

Les missions à l’étranger sont difficiles : au Mali, Mr Marchoud a perdu 16 Kg du fait de la chaleur et parce que durant 5 mois il n’a mangé que des rations de combat. Les conditions matérielles étaient très limitées : pas de vrais lits, il fallait dormir sur des lits de camps voire sur les véhicules. A l’inverse il y a la satisfaction d’aider les populations ex : au niveau de la santé (Mr Marchoud, durant son séjour au Tchad, était responsable de l’hôpital militaire à N’Djamena, la capitale) 

Mr Marchoud, a cité différents avantages liés à son métier : 

- la gratuité des permis de conduire passés à l’Armée,

-la reconnaissance des populations vis-à-vis des interventions réalisées,

-le fait de rencontrer des personnes de cultures différentes,

-faire partie d’un groupe dans lequel le mot fraternité a un sens,

-avoir un bon salaire. Celui-ci dépend du grade, de l’ancienneté, du nombre d’enfants. En restant en France, Mr Marchoud a un revenu qui se situe entre 2 700 et 3 500 €/ mois. Dans le cadre de mission à l’étranger, le salaire varie entre 7 000 et 11 000 € /mois.

-une personne qui n’a pas de diplôme peut faire carrière dans l’Armée, 

-au bout de 19 ans et demi de service, la personne peut quitter l’Armée et avoir une pension militaire qui s’ajoute au salaire du métier pratiqué au retour à la vie civile, 

-un militaire peut prendre sa retraite à 58 ans (59 pour les majors, 62 pour le personnel soignant).

Par contre, comme dans toute profession, il y a aussi des inconvénients :

Devenir militaire est un choix de vie que l’on s’impose et que l’on impose à ses proches : il y a le risque d’être blessé ou tué, de subir des traumatismes psychologiques par rapport à des situations vécues en intervention.

Il faut aussi prendre en compte le rythme de travail. Un militaire doit pouvoir être prêt à intervenir à tout moment. En cas de mission à l’étranger c’est au minimum 4 mois loin de sa famille, ses amis puis un retour pour 15 jours en France avant de repartir. Au cours de sa carrière le militaire est obligé de muter régulièrement (= changement de bases).

Plus l’on progresse en grade et plus il y a du temps à passer dans un bureau et non plus sur le terrain.

Le poids de la hiérarchie : le militaire s’engage à obéir aux ordres qui lui sont donnés (sauf s’ils sont illégaux).

En cas de non- respect du règlement il y a des sanctions : l’avertissement, le blâme (inscription au dossier), des tours de consigne (tâches à faire pendant un certain nombre de jours). Un militaire peut voir sa carrière ralentie voire être rétrogradé. Il est possible, également, de devoir faire des jours de « trou » (= être en cellule). Dans les cas les plus graves : il y a la radiation (la personne est chassée de l’Armée et ne touchera pas de pension militaire).

Pour avoir des informations encore plus précises sur un éventuel engagement, qui peut se faire à partir de 17 ans et demi, il faut contacter le CIRFA (Centre d’Information et de Recrutement des Forces Armées). Il existe des Cirfa aussi bien pour l’Armée de Terre, la Marine ou l’Armée de l’Air.