Mme Vallvé, technicienne recherche en expérimentation animale ou zootechnicienne
Mme Vallvé travaille, dans la fonction publique, pour l’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale). Il est possible de travailler pour des entreprises privées qui payent plus (elle gagne environ 2 000 € brut / mois mais en début de carrière elle touchait environ 1 200 € brut/mois). Par contre dans les entreprises privées, les conditions de travail peuvent être plus difficiles.
Elle a passé un Bac scientifique puis un BTS biotechnologie qui amène normalement à technicien de laboratoire mais, suite à un stage en animalerie, elle s’est finalement orientée vers zootechnicien.
Elle a passé un concours pour devenir d’abord adjointe -technicienne. Elle a ensuite accédé au poste de technicienne recherche en expérimentation animale. Ce métier est également appelé zootechnicien.
Le nombre de postes est limité sur l’ensemble de la France mais il y a des besoins à pourvoir.
Voici des établissements scolaires qui préparent à ce métier :
- le Lycée Professionnel Privé Rural de l’Ain à Villars les Dombes qui prend après la 2 nde (il est semi-privé),
- le lycée de Vendôme dans le Loir et Cher.
Mme Vallvé travaille dans un laboratoire dit P4 qui étudie les virus les plus dangereux : Ebola, la fièvre de Lhassa, la CCHF (fièvre hémorragique de Crimée-Congo) …
Elle doit prendre soin des animaux présents dans le laboratoire (souris, hamsters, furets, singes). Quand ils arrivent il faut vérifier qu’ils n’ont pas de maladies. Ils ont une période de 15 jours d’acclimatation durant lesquels il n’y aura pas d’expérience.
Par la suite, le zootechnicien suit un protocole : il exécute une série de gestes demandés par les chercheurs. Il établit aussi des comptes-rendus.
L’objectif des expériences est de comprendre comment le corps fonctionne face à certaines maladies, comment il réagit vis-à-vis de nouveaux médicaments, de nouveaux vaccins.
Les tests sur les animaux sont encore indispensables. Par contre ils ont été interdits dans l’Union Européenne pour les industries cosmétiques.
Il y a environ 6 protocoles par an. Chaque protocole nécessite un certain nombre d’animaux (ex pour un protocole lié à Ebola il faut une vingtaine de souris et une douzaine de singes).
Lors du séjour au laboratoire le zootechnicien donne à manger, à boire aux animaux. Il doit les observer pour savoir comment ils vont.
Il nettoie leur cage et procède à des injections mais aussi à des prélèvements d’urine, de sang ou d’excréments.
Des règles ont été fixées par l’Union Européenne afin que les animaux ne souffrent pas inutilement. Une cellule du « bien-être animal » a été créé au laboratoire : les cages sont plus grandes, les animaux ont des jouets, l’alimentation est enrichie…
Si l’animal doit être euthanasié, le zootechnicien procède au prélèvement de certains organes (rein, rate, cœur, ganglions, cerveau). Les prélèvements peuvent concernés aussi le liquide céphalo-rachidien ou la moëlle osseuse.
Mme Vallvé procède à des observations macroscopiques puis ce sont les chercheurs qui prennent le relai pour d’autres observations.
L’euthanasie a un côté dérangeant mais le zootechnicien se rassure en se disant que cela est fait correctement. Le corps de l’animal est confié à une société qui s’occupe de l’incinération.
1 fois/an un inspecteur des services vétérinaires effectue un contrôle pour voir si tout est bien respecté.
Sur le site il y a 5 zootechniciens qui s’occupent d’une centaine de souris et d’une douzaine de singes.
Le laboratoire est sécurisé : il faut un badge, un code pour entrer et il y a un système de vidéosurveillance qui permet de s’assurer qu’il n’y a pas de problème particulier.
Du fait des expérimentations réalisées, Mme Vallvé doit, avant d’entrer dans la pièce où se trouvent les animaux, poser ses vêtements pour enfiler une tenue jetable. Elle met une première paire de gants, un scaphandre alimenté en air, une deuxième paire de gants. Par la suite, elle mettra encore 2 autres paires de gants pour le contact avec les animaux.
Elle peut communiquer avec un PC sécurité et avec l’autre zootechnicien présent dans le laboratoire. Le travail se fait toujours par 2.
A chaque manipulation elle utilise un produit décontaminant.
Lors de sa sortie de la pièce, elle doit prendre une douche de décontamination de 4 mn suivi d’un temps de séchage de 2 mn.
Elle travaille 38.5 h/ semaine et doit assurer des présences le dimanche ou à certains week-end (1 week-end sur 2 lors des protocoles). Elle bénéficie de 40 jours de vacances / an.