MIDIS DE CLAUDEL

Mme Le Monnier- Berri, éducatrice spécialisée

Par OLIVIER CHANU, publié le dimanche 7 avril 2024 17:23 - Mis à jour le mercredi 10 avril 2024 08:39
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Mme Le Monnier-Berri travaille comme éducatrice spécialisée à l’UEE (Unité d’Enseignement Externalisée) au collège. L’UEE dépend d’un ITEP (Institut Thérapeutique, Educatif et Pédagogique).

 

L’UEE permet à des adolescents ayant eu des troubles importants de l’attention, du comportement de se refamiliariser avec l’école après une période de déscolarisation. L’objectif est de pouvoir inclure dans des classes du collège, à des moments donnés, ces élèves. Pour se faire, l’éducatrice et l’enseignante spécialisée effectuent un travail et un accompagnement individualisés pour les rassurer et les soutenir dans leur scolarité.

A la demande de la direction, elle accompagne aussi d’autres élèves du collège en difficultés relationnelles avec d’autres jeunes ou encore avec leurs professeurs …Elle leur permet de discuter, de souffler, de réfléchir afin de revenir sur le scolaire en étant si possible plus disponible et apaisé.

Associés à des médiations éducatives comme des jeux de société ou encore des livres, les moments d’échange entre les jeunes et l’éducatrice permettent de rappeler les règles au collège, comment se comporter au collège ou encore ce que l’on attend d’un élève…D’autres activités comme les puzzles permettent de travailler sur la concentration, la lecture de journaux et magazines permettent quant à eux de se cultiver et d’apprendre autrement…

Mme le Monnier-Berri précise que le métier d’éducatrice spécialisée est un métier passionnant mais qui est difficile à expliquer. Il est riche car on collabore avec d’autres professionnels, c’est le travail interdisciplinaire qui permet de mieux répondre aux besoins des personnes accompagnées.

Elle renvoie dans un premier temps à une vidéo (lien ci-dessous) :

Le métier d'éducateur spécialisé (youtube.com)

C’est un travail très varié dont le public peut être des enfants, des adultes, des personnes handicapées, des personnes âgées, des personnes en situation d’exclusion ou encore des personnes incarcérées.

Mme Le Monnier-Berri a d’abord passé un baccalauréat à dominante littéraire puis a enchaîné sur une année de droit à l’Université en ayant un intérêt particulier pour le droit de la famille. A la suite de cette année, elle a décidé de passer le concours pour être éducatrice spécialisée mais n’a pas réussi les épreuves orales. Elle a fait des remplacements pour voir si ce métier l’intéressait vraiment. Au bout d’un an et ½ elle a obtenu son concours d’entrée à l’école d’éducateur. Elle a passé une Licence Sciences de l’Education en même temps que le DEES (Diplôme d’Etat d’Educateur Spécialisé).

Pour devenir éducateur spécialisé, il n’y a pas de Bac précis à avoir. Peut- être privilégier cependant les filières « sanitaire et social ».

 

Elle a suivi une formation, en 3 ans, dans une école publique sur Lyon (ARFRIPS Etablissement de Formation de Travailleurs Sociaux) qui alterne à la fois des cours théoriques (en psychologie, sociologie, droit…) et des périodes de stage…Elle a découvert le travail en pédopsychiatrie, en foyer et en service post- cure…

 

Avant de travailler à l’UEE, Mme Le Monier-Berri a travaillé 8 ans en foyer. Les enfants ou adolescents placés en foyer peuvent l’être pour différentes raisons mais il s’agit, à la base, d’une mesure destinée à protéger. L’éducateur spécialisé travaille en liaison avec des magistrats. Les horaires de travail en foyer sont très différents de l’UEE : cela pouvait être aussi bien très tôt le matin comme en soirée ou durant les week-ends.

 

Faire du bien aux autres est la motivation principale de ce métier mais il faut être conscient qu’il y a des limites. Si la personne, en face, n’est pas réceptive ce métier peut entraîner des frustrations qu’il faut savoir accepter. Dans ce cadre-là, les éducateurs spécialisés de l’ITEP bénéficient 1 fois tous les 15 jours de temps pour discuter, analyser leurs pratiques avec un psychologue extérieur.

 

Les points positifs sont nombreux : le fait de travailler, au quotidien, avec des personnes et de ne pas savoir comment la journée va se passer. Il faut avoir une bonne capacité d’adaptation. C’est un métier où l’on apprend tous les jours. On se forme en permanence. Il est possible de l’exercer dans des endroits très différents et d’être en lien avec des personnes variées : enseignants, personnels de santé…

 

Le salaire : au début il correspond à un petit peu plus que le SMIC (SMIC = 1 766 € brut / mois) et peut atteindre 2 400-2 500 € en fin de carrière. Mais il change d’une personne à l’autre selon l’endroit où l’on exerce et le rythme de passage d’échelons.

 

Les postes d’éducateur spécialisé se répartissent à peu près équitablement entre le secteur public et le secteur privé.  Les établissements privés disposent de plus de moyens pour pouvoir mettre en place des projets et des suivis individualisés.